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nouveaux mystères et aventures

et avait une grande aptitude naturelle pour la musique.

Au-dessous de ce vernis de culture, elle n’en avait pas moins une forte dose de sauvagerie naturelle.

Au cours de sa conversation, il lui échappait de temps à autre quelque sortie qui me faisait tressaillir par sa forme primitive de raisonnement et par le dédain des conventions de la civilisation.

Je ne pouvais guère m’en étonner, en songeant qu’elle était devenue femme avant d’avoir quitté la tribu sauvage que son père gouvernait.

Je me rappelle une circonstance qui me frappa tout particulièrement, car elle y laissa percer brusquement ses habitudes sauvages et originales.

Nous nous promenions sur la route de campagne. Nous parlions de l’Allemagne, où elle avait passé quelques mois, quand soudain elle s’arrêta, et posa son doigt sur ses lèvres.

— Prêtez-moi votre canne, me dit-elle à voix basse.

Je la lui tendis, et aussitôt, à mon grand étonnement, elle s’élança légèrement et sans bruit à travers une ouverture de la haie, son corps se pencha, et elle rampa avec agilité en