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route battue, et il lui fallait pour s’y rendre passer par le ravin du Piège à mouche.

Ce ravin-là était un endroit sombre et marécageux, fort solitaire même en plein jour, car ça vous donnait le frisson rien que de voir ces grandes feuilles de huit ou dix pieds de long se fermer brusquement pour peu que quelque chose les toucha, mais la nuit il n’y avait pas une âme dans les environs.

En outre, dans certains endroits du ravin le sol était mou jusqu’à une grande profondeur et si on y avait jeté un corps, on ne l’aurait plus revu le lendemain.

Je croyais voir Alabama Joe tapi sous les feuilles du grand Piège à mouche dans la partie la plus sombre du ravin, l’air farouche, le revolver en main, je le voyais presque, Messieurs, comme si je l’avais eu sous les yeux.

Vers minuit, Simpson ferme son bar, en sorte qu’il nous fallut partir.

Tom Scott se mit en route d’un bon pas pour son trajet de trois milles.

Je n’avais pas manqué de lui glisser un mot d’avertissement quand il passa près de moi, car j’avais une sorte d’affection pour mon homme.

— Tenez votre Derringer bien libre dans votre ceinture, Monsieur, que je dis, car il pourrait se faire que vous en ayez besoin.