peu qu’on le blaguât, il devenait pire qu’un chat sauvage.
Je l’ai vu tirer ses six coups dans une foule d’hommes qui le bousculait pour l’entraîner dans le bar de Simpson, alors qu’une danse était en train, et il planta son bowie-knife dans Tom Hooper, parce que celui-ci lui avait versé par mégarde son verre sur son gilet.
Non, il ne reculait pas devant un assassinat, Joe, oh non, et il ne fallait pas avoir confiance en lui, tant que vous n’aviez pas l’œil sur lui.
Car, au temps dont je parle, alors que Joe Hawkins faisait le matamore par la ville et piétinait la loi sous son révolver, il y avait là un Anglais nommé Scott, Tom Scott, si je me souviens bien.
Ce diable de Scott était un Anglais pour tout de bon (je demande pardon à la compagnie présente) et pourtant il ne plaisait guère à la bande d’Anglais de là-bas, ou la bande d’Anglais ne lui allait pas beaucoup.
C’était un homme tranquille, ce Scott, même trop tranquille pour une population aussi rude que celle-là.
On l’appelait sournois, mais il ne l’était pas.
Il se tenait le plus souvent à l’écart et ne se mêlait d’aucune affaire tant qu’on le laissait tranquille.