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Ayant donc rempli nos poches de vivres, nous partîmes pour ce fatigant trajet de la vallée de Sasassa.

En route, je fis maints efforts pour tirer de mon compagnon quelques indications sur son projet.

Il se bornait à répondre :

— Hâtons-nous, Jack. Qui sait combien de gens ont, à cette heure, entendu le récit de Wharton. Hâtons-nous, sans quoi nous ne serons peut-être pas les premiers arrivés sur le terrain.

Ah ! Monsieur, nous fîmes un trajet de dix milles environ à travers les montagnes.

Enfin, après être descendus par une pente rapide, nous vîmes s’ouvrir devant nous un ravin si sombre, si noir qu’on eût pu le prendre pour la porte même de l’enfer.

Des falaises hautes de plusieurs centaines de pieds enfermaient de tous côtés ce défilé encombré de blocs éboulés qui conduisait à travers le pays hanté, dans la direction du Pays des Cafres.

La lune, surgissant au-dessus des escarpements, dessinait en contours des plus nets les dentelures irrégulières des rochers qui en formaient les sommets, pendant qu’au-dessous de cela tout était noir comme l’Érèbe.