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conjugales ne faisait prévoir le fatal dénouement qui a suivi. Le colonel Barclay était un de ces types de vieux militaires, à l’esprit vif, à l’humeur gaie et joviale. Il avait pourtant ses faiblesses et il se laissait quelquefois aller à des accès d’emportement et même de vengeance, mais jamais vis-à-vis de sa femme. Un fait qui a beaucoup frappé le major Murphy et trois des cinq officiers que j’ai interrogés, est l’espèce d’abattement auquel il était sujet par moments. Le major Murphy raconte qu’au mess, au milieu des plaisanteries et de la gaieté de ses camarades, il semblait parfois qu’une main invisible eût glacé le sourire sur ses lèvres et il lui arrivait alors de rester plusieurs jours dans une espèce de torpeur. Ajoutez à cela une tendance à la superstition, et vous aurez les deux seules particularités de caractère que ses camarades aient observées chez lui. Cette superstition se manifestait par une profonde horreur de la solitude, surtout le soir ; et, chez un homme aussi viril que le colonel, cet enfantillage avait souvent fait l’objet des conversations de ses amis. Le 1er régiment des Royal Mallows (anciennement le 117e)