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voyant, au coin du feu, le pauvre ratatiné que je suis devenu, et pourtant si elle m’aimait c’était à cause de mon extérieur séduisant ! Bien que j’eusse conquis son cœur, son père voulait qu’elle épousât Barclay. Je n’étais qu’un pauvre écervelé, un insouciant ; lui, avait reçu une éducation complète et se voyait déjà désigné pour l’épée. La jeune fille, cependant, me restait fidèle, et j’étais sur le point de triompher, quand éclata la révolte des Cipayes. C’était à croire que l’enfer s’était déchaîné sur le pays. Nous fûmes assiégés dans Bhurtee, nous et notre régiment, avec une demi-batterie d’artillerie, une compagnie de Sitchs et un tas de civils et de femmes. Il n’y avait pas moins de dix mille rebelles, aussi ardents qu’une meute de fox-terriers, autour d’une cage pleine de rats.

Vers la deuxième semaine, l’eau vint à manquer et nous dûmes tenter de communiquer avec la colonne du général Neill, qui opérait dans la montagne. C’était là notre seule chance de salut, ne pouvant risquer une sortie à cause des femmes et des enfants. Je me proposai alors pour aller avertir le général Neill