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qu’il me garderait personnellement une profonde reconnaissance, si j’acquiesçais à ce désir ; car cette dame refusait de voir un médecin suisse et il sentait sa propre responsabilité engagée.

Cet appel était de ceux auxquels on ne résiste pas. Je ne pouvais refuser de secourir une compatriote qui se mourait en pays étranger. Toutefois j’avais quelques scrupules d’abandonner ainsi Holmes. Finalement nous décidâmes que le jeune messager suisse demeurerait avec lui pour lui servir de guide et de compagnon pendant que je retournerais à Meiringen. Holmes me dit avoir l’intention de rester encore un peu au bord du torrent, puis qu’il gagnerait lentement le sommet de la montagne et Rosenlani, où je pourrais le rejoindre le soir même. Je partis donc et, en me retournant, je vis mon ami, hélas ! pour la dernière fois en ce monde, les bras croisés, adossé à un rocher, en extase devant le tourbillon.

Au bas de la descente, je regardai encore en arrière ; de là je ne pouvais apercevoir la cascade, mais seulement le sentier qui contourne le flanc de la montagne et conduit à la chute.