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« — Je puis vous promettre que c’est vous qui succomberez et non pas moi », répondit-il d’un ton bourru.

Puis il me tourna le dos et se retira en clignant des yeux.

Tel fut, mon cher ami, mon singulier entretien avec le professeur Moriarty. J’avoue que j’en demeurai plus désagréablement impressionné que si j’avais eu affaire à un vulgaire butor, car cette manière de parler, douce et ferme, me révélait une volonté à toute épreuve. Vous me demanderez, n’est-ce pas, pourquoi je ne lance pas la police contre lui ? La raison en est bien simple : j’ai la conviction que le coup sera porté par un de ses agents et cette conviction se base sur des preuves.

— Vous avez donc déjà été attaqué ?

— Mon cher Watson, le professeur Moriarty n’est pas homme à laisser l’herbe croître sous ses pieds. Je suis sorti vers midi pour traiter une affaire dans Oxford Street. Au moment où je tournais le coin de Bentinck Street, pour entrer dans Welbeck Street, un camion attelé de deux chevaux lancés au grand trot déboucha subitement et me vint droit dessus en un clin