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et livra passage… au professeur Moriarty lui-même.

J’ai les nerfs solides, vous le savez, et pourtant j’éprouvai un frisson en voyant devant moi l’homme dont la pensée me hantait depuis si longtemps. Je le connaissais parfaitement : grand, mince, avec un front bombé très proéminent et des yeux profondément enfoncés ; il a un visage blafard et complètement rasé qui lui donne l’apparence d’un ascète, tout en lui conservant la physionomie d’un professeur. Ses épaules sont voûtées par l’étude, et sa tête penchée en avant oscille de droite et de gauche à la manière des reptiles. Ses yeux ridés se fixèrent sur moi avec curiosité.

« — Votre développement frontal est moins fort que je ne le croyais, me dit-il. Vous avez la mauvaise habitude de porter des armes chargées dans la poche de votre robe de chambre. »

Dès son entrée j’avais compris que ma situation devenait critique. Il me fallait à tout prix arriver à lui imposer silence. Sans perdre un instant, j’avais fait passer mon revolver de mon tiroir dans ma poche, le dissimulant de mon mieux sous mes vêtements. Me voyant décou-