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V-De l'homme aux paupières tombantes.

Ma mère et mon père étaient assis dans leurs fauteuils aux dossiers élevés, de chaque côté du foyer vide, quand nous arrivâmes.

Il fumait la pipe de tabac d'Oroonoko, qu'il s'accordait chaque soir, et elle travaillait à sa broderie.

Au moment où j'ouvris la porte, l'homme que j'amenais entra vivement, s'inclina devant les deux vieillards et se mit à s'excuser avec volubilité sur l'heure tardive de sa visite, et à raconter de quelle façon je l'avais recueilli.

Je ne pus retenir un sourire en voyant l'extrême étonnement que témoigna ma mère lorsqu'elle eut jeté les yeux sur lui, car la perte de ses hautes bottes avait laissé à découvert une paire de flûtes qui n'en finissaient pas, et dont la maigreur était encore accentuée par les