Page:Doyle - Les recrues de Monmouth, trad. Savine, 1911.djvu/32

Cette page n’a pas encore été corrigée

jusqu'à quelles extrémités sa croyance pouvait l'entraîner.

D'autre part, il s'entendait parfaitement aux affaires.

Il se montrait probe et même large dans ses relations.

Il avait le respect de tous et l'affection d'un petit nombre, car il était d'un naturel trop concentré pour faire naître beaucoup d'affection.

Pour nous il était un père plein de sévérité et de rigueur, et nous punissait rudement de tout ce qu'il désapprouvait dans notre conduite.

Il avait une provision de proverbes de ce genre: «Rassasiez un enfant, et donnez à satiété à un jeune chien, et ni l'un ni l'autre ne feront un effort» ou bien: «Les enfants sont des soucis certains et des consolations incertaines» et il s'en servait pour modérer les impulsions plus indulgentes de ma mère.

Il ne pouvait souffrir de nous voir jouer au tric-trac sur l'herbe, ou danser le samedi soir avec les autres enfants.

Quant à ma mère, excellente créature, c'était son influence calmante, pacifiante qui retenait mon père dans de certaines bornes et qui adoucissait sa sévère discipline.

Et vraiment il était rare qu'en ses moments les plus sombres, il ne fût calmé par le contact de cette main si douce, que son esprit ardent ne fut apaisé par le son de cette voix.