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auquel on aura été provoqué. Le savant Fleming est d'avis que l'honneur privé d'un homme doit céder la place au bien de la cause. N'est-il pas arrivé, en ce qui me regarde personnellement, que la veille du jour où fut levé le siège de Vienne, nous, les officiers étrangers, avions été invités dans la tente du général. Or, il arriva qu'un rousseau d'Irlandais, un certain O'Daffy, qui servait depuis longtemps dans le régiment de Pappenheimer, réclama le pas sur moi, en alléguant qu'il était de meilleure naissance. Sur quoi, je lui passai mon gant sur la figure, non pas, remarquez-le, non pas que je fusse en colère, mais pour montrer que je n'étais pas tout à fait de son avis. Ce désaccord l'amena à offrir tout de suite de faire valoir son assertion, mais je lui fis lecture de cette sous-section, et je lui démontrai que l'honneur nous interdisait de régler cette affaire avant que le Turc fût chassé de Vienne. Aussi, après l'attaque...

-Non, monsieur... J'écouterai peut-être le reste de l'histoire un jour ou l'autre, dit le messager qui se leva en chancelant. J'espère trouver un relais à Chichester, et le temps presse. Travaillez à la cause maintenant, ou soyez éternellement esclaves. Adieu.

Et il se remit péniblement on selle.

Puis, nous entendîmes le bruit des fers qui diminuait peu à peu sur la route de Londres.

-Le moment du départ est venu pour vous,