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grâce. Mais j'entends la voix de l'ami Saxon, et je ne veux pas qu'il dise que je me suis conduit comme un rustre à son égard. Voici la lettre, mon garçon. Lisez-la attentivement, et rappelez-vous que quand des braves luttent pour leurs droits, il est juste qu'un membre de la vieille famille rebelle de Clarke soit dans leurs rangs.

Je pris la lettre, et après m'être promené dans la campagne, je m'établis confortablement sous un arbre pour la lire.

Cette feuille jaunie que je tiens en ce moment, c'est celle-là même qui fut apportée par Decimus Saxon, celle que je lus dans cette belle matinée de mai à l'ombre de l'aubépine.

Je vous la reproduis telle quelle.

«À mon ami et compagnon dans la cause du Seigneur, Joseph Clarke.

«Sache, ami, que la délivrance est proche pour Israël, et que le roi criminel ainsi que ceux qui le soutiennent seront frappés et entièrement abattus, à tel point qu'on ne sache plus l'endroit où ils se trouvaient sur la terre.

«Hâte-toi, dès lors, de donner une preuve de ta foi, pour qu'au jour de peine, tu ne sois point trouvé en défaut.

«Il est arrivé que de temps à autre beaucoup de ceux qui appartiennent à l'Église souffrante, tant dans notre pays que parmi les Écossais, se sont réunis en cette bonne ville luthérienne d'Amsterdam, et qu'à la fin ils se sont trouvés en nombre