Page:Doyle - Les Réfugiés.djvu/70

Cette page a été validée par deux contributeurs.



CHAPITRE VI

UNE MAISON EN RÉVOLUTION


La maison du marchand huguenot était une haute bâtisse étroite qui faisait l’angle de la rue Saint-Martin et de la rue de Biron. Elle se composait de quatre étages et elle avait un air grave et austère comme son propriétaire, avec un grand toit pointu, de hautes fenêtres à carreaux en losange ; un crépi de plâtre gris remplissait les intervalles de la charpente en bois noir et cinq marches de pierre conduisaient à la porte sombre et étroite. L’étage supérieur servait de magasins où s’entassaient les marchandises du mercier, mais le second et le troisième étaient garnis de balcons avec de fortes balustrades de bois. Lorsque l’oncle et le neveu eurent sauté de la voiture, ils se trouvèrent au milieu d’une foule de gens qui se pressaient et se bousculaient, le menton levé et les yeux dirigés vers les étages supérieurs. Le jeune officier, suivant la direction de leurs regards, vit un spectacle qui ne laissa dans son esprit d’autre sentiment que la stupéfaction.