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CHAPITRE XXIX

LA VOIX DU SABORD

Catinat passa le jour suivant sur le pont, au milieu du va-et-vient du déchargement, s’efforçant de réconforter sa chère Adèle par des paroles qu’il essayait de rendre gaies mais qui venaient d’un cœur plein de tristesse. Il lui indiquait du doigt tous les endroits qu’il connaissait, la citadelle où il avait tenu garnison, le collège des Jésuites, la cathédrale de l’évêque Laval, et la demeure d’Aubert de la Chesnaye, la seule maison particulière qui fût restée debout après l’incendie de la ville basse.

Tout le panorama de la vie canadienne se déroulait devant leurs yeux le long de l’étroit sentier bordé de palissades qui reliait les deux parties de la ville ; les soldats avec leurs chapeaux inclinés sur l’oreille, leurs plumets et leurs buffleteries, les habitants des côtes avec leurs grossiers habits de paysans semblables à ceux de leurs ancêtres de Normandie ou de Bretagne, les jeunes seigneurs venus