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CHAPITRE XXV

PREMIÈRES VICTIMES

Pendant deux jours, le Golden Rod resta pris par le calme au large du cap la Hague. Le matin du troisième jour, cependant, une bonne brise s’éleva de l’est, et, bientôt, la terre ne fut plus qu’une ligne vague qui se confondait avec les nuages amoncelés à l’horizon. Libres maintenant sur le vaste Océan, les fugitifs commençaient à respirer.

— J’ai peur pour mon père, Amaury, dit Adèle, tandis qu’ils se tenaient ensemble appuyés contre le bastingage, les yeux fixés à l’horizon sur le petit nuage qui marquait la position de cette France qu’ils ne devaient plus revoir.

— Mais il est hors de danger, maintenant.

— Il est à l’abri des lois cruelles, mais je crains qu’il ne voie jamais la terre promise.

— Que voulez-vous dire, Adèle ? Mon oncle est vigoureux et plein de santé.

— Ah ! Amaury, son cœur avait ses racines dans