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CHAPITRE XXIII

LA CHUTE DES CATINAT

Deux jours après le mariage du roi et de Mme de Maintenon, se tint dans la modeste chambre de celle-ci une réunion dont le résultat devait causer des misères indescriptibles à des centaines de milliers de braves gens.

Le temps était venu où l’Église allait exiger de Mme de Maintenon qu’elle remplît la promesse faite. Ses joues pâles et ses yeux pleins de tristesse montraient combien avaient été vains ses efforts pour faire taire son cœur et résister aux arguments des bigots qui l’entouraient. Elle connaissait bien les huguenots de France. Et qui mieux qu’elle pouvait les connaître, lorsqu’elle-même était d’une famille huguenote, et avait été élevée dans leur religion ? Elle connaissait leur patience, leur noblesse, leur indépendance, leur ténacité. Quelle chance y avait-il qu’ils se conformassent au désir du roi ? Si leur religion cessait d’être tolérée, ou s’ils persistaient à y rester fidèles, ils devraient fuir le pays ou se résoudre