CHAPITRE XIX
DANS LE CABINET DU ROI
Pendant que ses messagers se laissaient ainsi surprendre par Vivonne et sa bande, le roi était assis, seul dans son cabinet. Au-dessus de sa tête brûlait une lampe parfumée tenue par quatre petits amours en cristal que maintenaient quatre chaînes d’or. Le mobilier d’ébène incrusté d’argent, le riche tapis de la Savonnerie, les soies de Tours, les tapisseries des Gobelins, les garnitures d’or et les fines porcelaines de Sèvres, tout ce que la France pouvait produire de plus riche et de plus luxueux était réuni entre ces quatre murs. Et au milieu de toute cette opulence était assis le maître, le menton appuyé dans sa main, le coude sur la table, les yeux fixés au mur, le regard absent, l’air pensif et absorbé.
Et tout son passé remontait dans sa mémoire, avec l’irréparable de sa jeunesse envolée. Des accès de goutte, d’inquiétants vertiges venaient à chaque instant lui rappeler qu’il était déjà sur