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d’en dissimuler un morceau dans mon mouchoir. La fois suivante, au milieu de mes rires, je portai mon mouchoir à mes yeux, et pus ainsi voir ce qu’il y avait derrière moi. J’avoue que je fus désappointée. Il n’y avait rien, absolument rien.

Du moins, ce fut ma première impression. Mais en regardant de nouveau, j’aperçus sur la route de Southampton, route très fréquentée, un petit homme habillé de gris, portant toute la barbe, et qui appuyé contre la barrière semblait regarder fixement de mon côté. Je baissai mon mouchoir, et mes yeux rencontrèrent ceux de Mme Rucastle. Elle ne dit rien, mais je suis convaincue qu’elle avait deviné ma supercherie. Elle se leva tout de suite.

« — Jephro, dit-elle, il y a un impertinent sur la route, qui ne cesse de regarder miss Hunter.

« — Ce n’est pas un de vos amis, miss Hunter, me demanda-t-il ?

« — Non ; je ne connais personne par ici.

« — Par exemple ! Quelle impertinence ! Retournez-vous, et faites-lui signe de s’en aller, voulez-vous ?

« — Il me semble qu’il vaudrait bien mieux n’avoir pas l’air d’y faire attention !

« — Non, non, nous l’aurions toujours à rôder par là. Tournez-vous donc, et faites-lui signe, comme cela. »