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certain respect des convenances parce qu’il a cherché à dissimuler les taches de son chapeau en les barbouillant d’encre.

— Votre raisonnement est fort juste.

— J’ai ajouté qu’il est d’âge moyen, que ses cheveux sont grisonnants, qu’il se les a fait couper récemment et qu’il emploie de la pommade. Vous pourriez vous en convaincre comme moi en examinant de près la partie inférieure de la doublure. La loupe me découvre beaucoup de bouts de cheveux coupés évidemment par un coiffeur. Il s’en dégage une odeur de graisse et ils sont collés ensemble. Enfin cette poussière, loin d’être graveleuse et grise comme celle de la rue, est brunâtre et floconneuse comme celle qu’on soulève dans les maisons ; ce chapeau est donc plus souvent accroché que porté ; et les traces de moisissure que j’y remarque à l’intérieur me prouvent que celui qui le portait n’était pas habitué à l’exercice puisqu’il transpirait si facilement.

— Vous avez ajouté que sa femme ne l’aimait plus.

— N’avez-vous pas remarqué que ce chapeau n’a pas été brossé depuis plusieurs semaines ? Mon cher Watson, lorsque votre femme vous laissera sortir avec un chapeau non brossé et que je vous verrai arriver ainsi chez moi, j’aurai des doutes sur la bonne entente de votre ménage.