qu’il ne voulait pas parler, je lui ai tout dit. Il a dû m’avouer que j’avais raison et m’a donné les quelques détails qui me manquaient encore. Maintenant, peut-être, consentira-t-il à vous parler.
— Au nom du Ciel, expliquez-moi donc cet extraordinaire mystère !
— Tout de suite et je vous raconterai même comment je suis arrivé à la vérité. Mais laissez-moi vous dire d’abord le plus pénible pour vous et pour moi. Il y a eu entente entre sir George Burnwell et votre nièce Mary. Ils se sont enfuis ensemble.
— Ma Mary ? Impossible !
— C’est malheureusement plus que possible : c’est certain. Ni vous, ni votre fils ne connaissiez le vrai caractère de cet homme que vous avez admis dans votre intimité. C’est l’un des hommes les plus dangereux d’Angleterre, un joueur ruiné, un misérable absolument désespéré, un homme sans cœur ni conscience. Votre nièce ne savait pas ce que sont de tels hommes. Quand il lui murmurait des paroles d’amour, les mêmes qu’il a murmurées à tant d’autres femmes avant elle, elle croyait avoir seule réussi à toucher son cœur. Satan inspirait ce misérable, à la fin la malheureuse devint un jouet entre ses mains ; elle avait chaque soir des rendez-vous avec lui.