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ordonnai de ne rien dire, mais de faire un paquet de quelques-uns de mes effets et de préparer mon ulster. Je sais bien que j’aurais dû parler à lord Saint Simon, mais c’était dur devant sa mère et tous ces gens huppés. Je me décidai à me sauver d’abord, et à m’expliquer ensuite. Je n’étais pas à table depuis dix minutes que par la fenêtre je vis Frank, de l’autre côté de la rue. Il me fit signe et entra dans le parc. Je sortis de table, je mis un chapeau et un manteau et je le suivis. Je fus aussitôt abordée par une femme, qui me raconta une histoire sur lord Saint Simon. Si j’ai bien compris cette histoire, lord Saint Simon aurait eu lui aussi une petite aventure mystérieuse avant son mariage. Mais je réussis vite à me débarrasser de cette femme et à rattraper Frank. Nous prîmes un fiacre, nous allâmes à l’appartement qu’il avait retenu à Gordon Square et ç’a été là mon vrai mariage après tant d’années d’attente ! Frank avait été prisonnier chez les Apaches, s’était échappé, était venu à Frisco, avait appris que je le croyais mort et que j’étais partie pour l’Angleterre, il m’y avait suivie et retrouvée le jour même de mon second mariage.

— J’ai lu l’annonce de la cérémonie dans un journal, interrompit l’Américain : on donnait bien le nom et l’église mais pas l’adresse de la mariée.

— Alors nous causâmes du parti à prendre et