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— Lord Saint Simon, permettez-moi de vous présenter à Mr. et Mrs. Francis Hay Moulton. Vous avez déjà, je crois, rencontré cette dernière.

À la vue des nouveaux venus, notre client s’était levé brusquement, et très raide, les yeux fixés sur le plancher, la main passée dans sa redingote, il prit l’attitude d’un homme dont la dignité a été atteinte. Mrs. Moulton s’était avancée vivement, et lui avait tendu une main qu’il refusait de voir. Je suis sûr que sa rancune eût disparu en un instant s’il avait consenti à regarder le charmant visage qui se tournait vers lui.

— Vous êtes fâché, Robert, dit-elle, et vous avez pour cela de bonnes raisons.

— Pas d’excuses, je vous en prie, dit lord Saint Simon, amèrement.

— Oh ! si ; je sais que je vous ai fort mal traité et que j’aurais dû tout vous expliquer avant de partir ; mais j’étais comme folle, et depuis le moment où j’ai revu Frank que voici, je n’ai plus su ni ce que je disais, ni ce que je faisais. Ça m’étonne de ne pas être tombée en syncope devant l’autel.

— Peut-être, Mr. Moulton, aimeriez-vous mieux que mon ami et moi nous nous retirions pour vous permettre de vous expliquer librement ?

— Si j’ai voix au chapître, remarqua l’étrange personnage, qui avait nom Mr. Moulton, il me semble qu’il n’y a déjà eu que trop de mystère