Page:Doyle - Les Aventures de Sherlock Holmes.djvu/133

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pagne d’Afghanistan, et qui n’avait pu être extraite. Donc allongé sur une chaise, les jambes croisées, je m’étais entouré d’un monceau de journaux. Lorsque je les eus tous lus et éparpillés autour de moi je demeurai paresseusement étendu, sans penser à grand’chose, me demandant toutefois de qui pouvait venir la lettre dont j’avais sous les yeux le cachet armorié.

— Vous avez là une lettre très élégante, dis-je à Holmes quand il rentra. Cela contraste avec vos lettres de ce matin, qui, si je ne me trompe, étaient écrites par un marchand de poissons et par un douanier.

— Oui, ma correspondance a certainement le charme de la variété, me répondit-il en souriant, et les plus humbles missives sont souvent les plus intéressantes. Celle-ci m’a tout l’air d’une de ces malencontreuses convocations à vous ennuyer, ou à mentir.

Il brisa le cachet, et parcourut la lettre.

— Oh ! mais voilà qui pourrait bien ne pas être banal.

— Rien de mondain, alors ?

— Non, non, c’est tout à fait professionnel.

— Et cela vient d’un membre de l’aristocratie ?

— D’un des premiers de l’Angleterre.

— Mon cher ami, je vous félicite.

— Je vous assure, Watson, et cela sans la