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le Monde Perdu, deux savants, Challenger et Summerlee, un grand seigneur passionné de grandes chasses, lord Roxton, un journaliste londonien, Édouard Malone, s’en vont explorer un haut plateau de l’Amazone où l’on croit que survivent des espèces animales préhistoriques. Dans le Ciel Empoisonné, nos quatre hardis compagnons sont par hasard réunis chez Mrs. Challenger au moment où un cataclysme inattendu bouleverse la planète. Évidemment, cette hypothèse d’un désastre cosmique n’est pas en soi toute neuve : on la trouverait déjà dans le roman de P. Shiel, si curieux et trop ignoré en France, le Nuage Pourpre ; et elle ne va pas sans analogie avec le postulat de Wells dans Au temps de la Comète. Ce qui est intéressant ici, c’est la manière dont Conan Doyle l’a rajeunie, c’est le parti qu’il en tire, c’est comment réagit, à la menace de l’anéantissement universel, chacun des cinq privilégiés qu’il épargne. Et déjà il semble qu’en plusieurs endroits l’on voie se manifester chez l’auteur ce mysticisme qui devait, après 1914, l’incliner comme tant d’autres au spiritualisme, et faire de lui le plus fervent propagandiste de ce qu’il a nommé le « message vital ».

L. L.