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et mes réflexes s’étaient accrus. Je fis appel à mon « moi » le plus haut et le plus sain, au vrai George-Édouard Challenger, à celui qui siège, serein et inébranlable, derrière toutes les perturbations moléculaires. Je le sommai de veiller aux sottes plaisanteries que le poison se permettrait sur mon cerveau. Et je constatai que je restais le maître. Je pus reprendre la possession et le contrôle d’un esprit en désordre. Ce fut un cas où l’esprit triompha remarquablement de la matière, car il triompha de cette forme spéciale de la matière qui est en rapport le plus intime avec lui. Je pourrais presque dire que, l’esprit ayant perdu sa propre direction, la personnalité le gouverna. Ainsi, quand Mrs. Challenger descendit et que j’éprouvai la tentation de me glisser derrière la porte pour lui faire peur à son entrée en poussant un cri, je sus refréner cette impulsion et accueillir ma femme avec une dignité