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Le pépiement des oiseaux, le bourdonnement des insectes, l’écho lointain des voix, le meuglement des troupeaux, l’aboiement des chiens, le grondement des trains, le grincement des carrioles, tout cela forme une note basse et soutenue qui frappe l’oreille inattentive. Cette note nous manquait. Cette mortelle paix avait quelque chose de redoutable. Elle était si impressionnante, si solennelle, que le ronron de notre moteur semblait faire une violence inique, une insulte grossière, à la taciturnité vénérable jetée comme un drap funéraire sur les ruines de l’humanité. S’ajoutant à l’horreur des incendies, qui çà et là vomissaient encore leurs fumées au-dessus des maisons, elle nous glaçait l’âme, cependant que nous parcourions du regard le glorieux panorama du Weald.

Et puis, il y avait les morts ! D’abord, leurs groupes sans nombre de faces tirées