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avons tous notre manière de prier. La mienne est un consentement absolu et joyeux à tout ce que le destin me réserve. Et par là se rejoignent apparemment la plus haute religion et la plus haute science.

— Je ne puis pas dire, en bonne franchise, que mon état d’esprit soit celui du consentement, et surtout du consentement joyeux, grogna Summerlee, sans quitter sa pipe. Je me soumets parce que je dois me soumettre. J’avoue que j’aurais aimé vivre un an de plus pour terminer ma classification des fossiles de la craie.

— Que votre travail reste inachevé, cela ne compte guère, pontifia Challenger, si l’on songe que moi-même j’en suis encore au début de ma grande œuvre L’Echelle de la Vie. Mon cerveau, mes lectures, mon expérience, tout ce qui, en somme, constitue chez moi, un bagage unique, j’allais le mettre