Page:Doyle - Le Ciel empoisonné.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur la terre ? Nous ne serons plus là pour les voir.

— Votre réflexion trahit un esprit borné, prononça Challenger, d’un ton sévère. Le véritable esprit scientifique ne se laisse pas ligoter par les conditions mêmes de temps et d’espace. Il se bâtit un observatoire sur cette ligne frontière du présent qui trace la démarcation entre l’infini passé et l’infini futur. De ce poste sûr, il dirige ses sorties jusqu’au principe et jusqu’à la fin de toutes choses. S’agit-il de mourir, il meurt à son poste, sans avoir une minute cessé d’accomplir, normalement et méthodiquement, son œuvre. Il a, pour un aussi mince détail que sa dissolution propre, le même dédain que pour toutes ses autres limitations sur le plan de la matière. Ai-je raison, professeur Summerlee ? »

Summerlee marmonna un assentiment sans grâce.