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gros secrétaire de la ville, au gilet rouge, une main sur la hanche, l'autre étendue pour brandir la verge qui lui servait d'insigne.

Il jetait des regards solennels à droite et à gauche, s'inclinait de temps en temps comme s'il s'attribuait les applaudissements.

Ce petit homme avait attaché à sa ceinture un énorme sabre qui résonnait sur ses pas avec un bruit de ferraille sur le pavé formé de galets, et qui de temps en temps se mettait entre ses jambes.

Alors l'homme l'enjambait d'un air brave et reprenait sa marche sans rien perdre de sa dignité.

Trouvant à la fin ces interruptions trop fréquentes, il abaissa la poignée de son sabre de manière à en élever la pointe, et il continua à marcher avec l'air d'un coq bantam dont la queue aurait été réduite à une seule plume.

Lorsque le Maire eut passé en avant et en arrière des différents corps et les eut inspectés avec une minutie et une attention bien propres à prouver que l'âge n'avait point émoussé ses qualités militaires, il fit demi-tour dans l'intention évidente de nous parler.

Aussitôt son secrétaire s'élança devant lui, agitant les bras, et criant à tue-tête:

-Silence, bonnes gens! Silence pour le très honorable Maire de Taunton! Silence pour le digne Maître Stephen Timewell.

Et au milieu de ses gestes et de ses cris, il