Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée

-Mais il y a quelque chose à faire, répliqua-t-il avec un redoublement de fureur. Qu'on saisisse cet homme et qu'on lui lie les mains!

Quatre hallebardiers, qui avaient répondu à l'appel du Duc, s'avancèrent et mirent la main sur moi.

Résister eût été de la folie, car je n'avais nulle intention de malmener des gens qui faisaient leur devoir.

J'étais venu en acceptant mon destin, et si ce destin devait être la mort, ainsi que cela semblait alors très probable, il faudrait m'y résigner comme à une chose prévue.

Alors me revinrent à la pensée ces vers distiques que Maître Chillingfoot avait toujours recommandés à notre admiration:

Non civium ardor prava jubentium, Non vultus instantis tyranni, Mente quatit solida.

(L'emportement des citoyens exigeant des choses coupables, ni le visage du tyran qui menace, n'ébranlent sa fermeté d'âme).

Il était là, vultus instantis tyranni, en cet homme corpulent, en perruque, en dentelles, à la face jaune.

J'avais obéi au poète en ce sens que mon courage n'avait point été ébranlé.

J'avoue que cette masse de poussière tournant sur elle-même, qu'on nomme le monde, ne m'avait