Page:Doyle - Le Capitaine Micah Clarke, trad. Savine, 1911.djvu/244

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demander ce qu'il veut, pourvu qu'il soit raisonnable, sans rien tirer de sa poche.

-Vous parlez de la maison comme si vous la connaissiez bien, dis-je.

-Qui donc la connaîtrait mieux? demanda le gros fermier, en s'essuyant les lèvres, quand on se remit en route. Il me semble qu'hier encore, nous jouions à cache-cache, mes frères et moi, dans le vieux château des Botelers, qui s'élevait près de la nouvelle maison de Badminton, où Acton Turville, comme quelques-uns la nomment. Le Duc l'a bâtie il y a seulement quelques années, et à vrai dire son titre de Duc n'est guère plus ancien. Certains trouvent qu'il aurait mieux fait de garder le nom que portaient ses ancêtres.

-Quelle sorte d'homme est le Duc? demandai-je.

-Emporté, précipité, comme tous ceux de sa famille. Mais quand il a le temps de réfléchir, et qu'il s'est refroidi, il est juste, en somme. Votre cheval a été dans l'eau ce matin, mon ami?

-Oui, dis-je d'un ton bref, il a pris un bain.

-C'est pour une affaire de cheval que je vais trouver Sa Grâce, dit mon compagnon. Ses officiers ont requis mon cheval pie de quatre ans et l'ont emmené sans même dire: Avec votre permission... Permettez-vous» pour le service du Roi. Je tiens à leur apprendre qu'il y a quelque chose au-dessus du Duc et même du Roi. Il y a la loi anglaise, qui accorde protection aux