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Depuis quelque temps, nous avions pu voir dans la vallée au-dessous de nous les lumières de la ville de Taunton, et la longue bande d'argent de la rivière la Tone.

La lune, brillant de tout son éclat dans un ciel sans nuages, répandait un doux et paisible rayonnement sur la plus belle et la plus riche des vallées anglaises.

De magnifiques résidences seigneuriales, des tours crénelées, des groupes de cottages bien abrités sous leurs toits de chaume, les vastes et silencieuses étendues des champs de blé, de sombres bosquets, à travers lesquels brillaient les fenêtres éclairées des maisons qui peuplaient leurs profondeurs, tout cela se développait autour de nous, ainsi que les paysages indéfinis, muets, qui se déploient devant nous en nos rêves.

Il y avait dans ce tableau tant de calme, tant de beauté, que nous arrêtâmes nos chevaux à un coude que faisait le sentier, que les paysans las, les pieds meurtris, firent halte, que les blessés eux-mêmes se soulevèrent dans la charrette, pour réjouir leurs yeux par un regard jeté sur cette terre promise.

Tout à coup, du silence, monta une voix forte, fervente, qui s'adressait à la Source de Vie pour lui demander de garder et préserver ce qu'elle avait créé.

C'était Maître Josué Pettigrue, qui, à genoux, implorait à la fois des lumières pour l'avenir,