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marcher sur Londres à travers les comtés de Gloucester et de Worcester. En attendant, je serais d'avis qu'une journée de peine et d'humiliation soit imposée pour appeler une bénédiction sur la cause.

Cette allocution, où étaient habilement combinées la sagesse de ce monde et le zèle spirituel, conquit les applaudissements de toute l'assemblée, et surtout du Roi Monmouth, dont l'humeur mélancolique se dissipa comme par enchantement.

-Par ma foi, Colonel, dit-il, ce que vous dites est clair comme le jour. Naturellement, si nous prenons de la force dans l'Ouest et si mon oncle est menacé de perdre des partisans quelque part, il n'aura aucune chance de tenir contre nous. S'il veut nous combattre sur notre propre terrain, il lui faudra dégarnir de troupes le Nord, le Sud et l'Est, chose à laquelle on ne peut songer. Nous pouvons fort bien entreprendre la marche sur Londres par la route de Bristol.

-Je trouve le conseil bon, remarqua Lord Grey, mais je tiendrais à savoir sur quoi se fonde le colonel Saxon, pour dire que Churchill et Feversham sont en route avec trois mille hommes d'infanterie régulière, et plusieurs régiments de dragons.

-Sur les paroles d'un officier des Bleus avec lequel je me suis entretenu à Salisbury, répondit Saxon. Il m'a fait ses confidences, croyant que je