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il y a parmi vous des hommes de piété qui peuvent apercevoir un éclair de lumière alors qu'hommes d'état et militaires sont dans les ténèbres. Donc parlez sans crainte, faites-moi connaître vos pensées.

De mon poste central près de la porte je voyais parfaitement les rangées de figures de chaque côté de la table, les solennels Puritains à la face rasée, les soldats brûlés par le soleil, les courtisans à moustaches et en perruques blanches.

Mes yeux se portèrent surtout sur les traits scorbutiques de Ferguson, sur le profil dur, aquilin de Saxon, sur la face grossière de l'Allemand et sur la figure pointue et pensive du lord de Wark.

-Si aucun autre ne veut exprimer une opinion, s'écria le fanatique docteur, je vais parler moi-même, comme étant inspiré par une voix intérieure. Car n'ai-je pas travaillé pour la cause, ne m'en suis-je pas fait l'esclave, pâtissant, souffrant, bien des choses par le fait de l'audacieux? Par quoi mon esprit a fructifié avec abondance. N'ai-je pas été foulé comme dans un pressoir à vin et jeté au rebut avec des sifflets et du mépris?

-Nous connaissons vos mérites et vos souffrances, docteur, dit le Roi. La question qui nous est soumise est de savoir ce que nous avons à faire.

-Une voix ne s'est-elle pas fait entendre à