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assommé la sentinelle avec vos chaînes et franchi le Rhin à la nage sous le feu d'un régiment. Et cependant, je crois, nous vous avions offert les mêmes avantages que vous receviez des autres.

-On m'a fait, en effet, de ces sales offres, dit l'Allemand, d'un ton âpre. À quoi j'ai répondu que si je vendais mon épée, je ne vendais pas mon honneur. Il est bon que des cavaliers de fortune fassent voir ce qu'est pour eux un contrat... comment dites-vous... inviolable pour toute la durée de la guerre. Alors on redevient parfaitement libre de changer son payeur-général. Pourquoi pas?

-C'est vrai, mon ami, c'est vrai, répondit Saxon. Les mendiants d'Italiens et de Suisses ont fait du métier un vrai commerce. Ils se sont vendus avec tant de sans-gêne, corps et âme, à celui qui a la bourse la mieux garnie, que nous devons nous montrer chatouilleux sur le point d'honneur. Mais vous vous rappelez la poignée de main d'autrefois que pas un homme du Palatinat n'était de force à échanger avec vous. Voici mon capitaine, Micah Clarke. Il faut qu'il voie quelle chaude bienvenue peut vous faire un Allemand du Nord.

Le Brandebourgeois montra ses dents blanches dans un ricanement en me tendant sa large main brunie. Dès que la mienne y fut enfermée, il mit brusquement toute sa force à la