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Le cinquième régiment avait en tête une compagnie des gens habitant les contrées marécageuses qui forment la monotone région des environs d'Athelney.

Ces hommes, en leurs logements sombres et sordides, avaient gardé le même caractère libre et hardi qui, au temps jadis, avait fait d'eux la dernière ressource du bon Roi Alfred et les défenseurs des comtés de l'Ouest contre les incursions des Danois: ceux-ci ne purent jamais pénétrer au coeur de leurs forteresses entourées par les eaux.

Deux compagnies de ces hommes, à la chevelure d'étoupe, aux pieds nus, mais ardents au chant des hymnes et aux prières, étaient venues de leurs citadelles pour secourir la cause protestante.

Après eux, venaient les bûcherons et charpentiers de Bishop's Lidiard, hommes gros et vigoureux sous leurs justaucorps verts, puis les villageois en manteaux blancs de Huish Champ-flover.

Le régiment se terminait par quatre cents hommes en habits rouges, avec des buffleteries blanches en croix et des mousquets bien polis.

C'étaient des déserteurs de la Milice du comté de Devon.

Ils avaient fait avec Albemarle le trajet depuis Exeter et s'étaient réunis à l'armée de Monmouth sur le champ de bataille d'Axminster.