Page:Doyle - La nouvelle chronique de Sherlock Holmes, trad Labat, 1929.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
90
LA NOUVELLE CHRONIQUE

par la poste. Toutefois, il y a quelques années, alors qu’elle résidait à Penge, elle louait des chambres dans sa maison à trois jeunes étudiants en médecine qu’elle dut congédier à cause de leurs habitudes bruyantes et irrégulières. La police attribue à la rancune de ces jeunes gens l’offensante plaisanterie faite à miss Cushing, qu’ils auront voulu effrayer en lui envoyant ces tristes déchets d’amphithéâtre. Cette hypothèse semble, dans une certaine mesure, confirmée par le fait que l’un des étudiants venait du nord de l’Irlande et, si miss Cushing a bonne mémoire, de Belfast. Cependant, l’un de nos plus brillants détectives, M. Lestrade, vient de se charger de l’affaire. L’enquête est vivement menée.


— Et voilà ce que dit le Daily Chronicle, fit Holmes quand j’eus fini de lire. Mais voici, à présent, un billet de mon ami Lestrade ; je l’ai reçu dans la matinée :


Cette affaire me semble, à beaucoup d’égards, être votre affaire. Nous avons grand espoir de l’éclaircir. Ce qui nous manque, c’est de savoir par où la prendre. Bien entendu, notre premier soin a été de télégraphier au bureau de poste de Belfast ; mais il y passe, chaque jour, un trop grand nombre de paquets pour qu’on ait aucun moyen d’identifier celui qui nous occupe ou de s’en remémorer l’envoyeur. La boîte est une ancienne boîte de tabac doux, de la contenance d’une demi-livre ; elle ne peut en rien nous renseigner. L’hypothèse d’une vengeance d’étudiants me paraît, pour l’instant, la plus plausible ; mais si vous aviez quelques heures à perdre, je serais heureux de vous voir. Vous me trouverez toute la journée à Croydon, soit chez miss Cushing, soit au bureau de police.