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DE SHERLOCK HOLMES


iii

LA BOÎTE DE CARTON


En choisissant un petit nombre de cas typiques propres à illustrer les remarquables qualités mentales de mon ami Sherlock Holmes, je me suis, autant que possible, attaché de préférence à ceux où l’élément sensationnel tenait le moins de place, et qui, malgré cela, offraient à ses talents un bon champ de démonstration. Par malheur, l’élément sensationnel ne saurait jamais se séparer tout à fait du criminel ; en sorte que le chroniqueur se trouve dans l’alternative ou de sacrifier des détails essentiels et de donner ainsi une fausse impression du problème, ou d’utiliser la manière que lui fournit le hasard et non pas son choix : ceci soit dit en guise de préface, au moment d’emprunter à mes notes le récit d’un événement où les faits s’enchaînèrent d’une façon bien étrange et singulièrement terrible.

Nous étions en août. Il faisait une chaleur accablante. Baker Street flambait comme un four. Nous avions à demi baissé nos stores. Couché en rond sur le sofa, Holmes lisait et relisait une lettre que lui avait apportée le courrier du matin. Quant à moi, je soupirais après les clairières de la New Forest et les galets de Southsea : le fâcheux état de mon compte en banque m’obligeait seul à différer mes vacances. Sherlock Holmes, lui, ne trouvait d’attrait ni à la cam-