Page:Doyle - La nouvelle chronique de Sherlock Holmes, trad Labat, 1929.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.
66
LA NOUVELLE CHRONIQUE

commères villageoises dont il cultivait la connaissance.

— Je suis sûr, Watson, me disait-il, qu’une semaine de campagne sera pour vous d’une inappréciable utilité. Il est vraiment amusant de voir les haies faire leurs premières pousses et les coudriers se revêtir de chatons. Avec un petit couteau, une boîte de fer-blanc et un traité élémentaire de botanique, il y a beaucoup à apprendre.

Lui-même, dans ses vagabondages, se munissait de cet attirail ; mais il n’apportait le soir qu’une médiocre récolte.

En quelques circonstances où je l’accompagnai, nous rencontrâmes l’inspecteur Baynes. Sa face rubiconde se plissait de sourires. Ses yeux reluisaient quand il abordait Holmes. Il parlait peu de l’affaire, mais au peu qu’il en disait nous comprenions qu’il n’avait pas à se plaindre du tour des événements. Pourtant, je l’avoue, ce n’est pas sans surprise que, cinq jours après le crime, ouvrant un matin mon journal, j’y lus ce qui suit, imprimé en grosses lettres :

LE MYSTÈRE D’OXSHOTT
UNE SOLUTION
ARRESTATION DE L’ASSASSIN PRÉSUMÉ

Quand je lui fis voir cette manchette, Holmes bondit sur sa chaise, comme piqué par un aiguillon.

By Jove ! s’écria-t-il, est-ce que par hasard Baynes aurait pincé notre homme ?

— C’est probable, dis-je.

Et je lus à mon ami l’article suivant :

Une grande émotion règne à Esher et dans le district environnant par suite d’une arrestation effectuée