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DE SHERLOCK HOLMES

sa valise, referma soigneusement le coffre et se hâta vers la terrasse. Il y arriva pour voir une petit auto s’arrêter devant la grille ; un voyageur s’élançait de la voiture et s’avançait rapidement vers lui, tandis que le chauffeur, un homme entre deux âges, à moustaches grises, mais solidement bâti, s’installait sur le siège de l’air de quelqu’un qui se résigne à une longue station.

Von Bork courut à la rencontre de son visiteur.

— Eh bien ? demanda-t-il avec impatience.

Pour toute réponse, l’autre, d’un geste de victoire, brandit au-dessus de sa tête un petit paquet enveloppé dans un papier brun.

— Ce soir, maître, on peut se donner la joyeuse poignée de main. C’est du nanan que j’apporte.

— Les signaux ?

— Comme vous le disait mon télégramme. J’ai tout : sémaphores, projecteurs, radiotélégraphie. Une copie, bien sûr, pas l’original. Le vendeur m’aurait parfaitement remis le livre lui-même. Mais ceci est suffisamment authentique, vous pouvez vous y fier.

Et il tapa sur l’épaule de von Bork, avec une familiarité si rude qu’elle lui fit froncer le sourcil.

— Entrez, dit l’Allemand. Je suis seul dans la maison. Je vous attendais. Oui, certainement, une copie vaut mieux que l’original. Si l’original venait à disparaître, on changerait tout le code. Cette copie est absolument digne de confiance, n’est-ce pas ?

À peine entré, l’Irlandais avait pris possession du fauteuil, et il y étalait ses longs membres.

C’était un homme d’une soixantaine d’années, maigre, avec des traits bien découpés, et une petite barbiche qui lui donnait un air de ressemblance avec les caricatures de l’oncle Sam. Un cigare à demi fumé