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DE SHERLOCK HOLMES

que vous avez si souvent et si justement condamnées. Avec votre permission, messieurs, nous reviendrons à notre cottage, car je ne sache pas que nous ayons à récolter ici rien de nouveau. Quand j’aurai tourné et retourné les faits dans ma tête, s’il me vient une idée, monsieur Tregennis, je ne manquerai pas de vous en faire part, non plus qu’au vicaire. En attendant, je vous souhaite le bonjour à tous deux.

Ce ne fut que longtemps après notre retour à Poldhu Cottage qu’Holmes rompit soudain le silence. Jusque-là, il était resté replié dans son fauteuil, l’air égaré, les fumées du tabac enveloppant à demi de leurs volutes bleues son visage ascétique ; il regardait au loin, et sous les plis de son front ses sourcils noirs étaient rabattus. Tout à coup, posant sa pipe, il se dressa d’un jet.

— Ça ne va pas, Watson ! dit-il en riant. Allons nous promener sur les falaises, nous y chercherons des flèches de l’âge de pierre. Nous avons plus de chances d’en découvrir que de trouver les termes de ce problème. Faire travailler le cerveau sans avoir de quoi l’alimenter, c’est comme de surchauffer une machine : à la longue, elle éclate. Jouissons de l’air marin, du soleil, et prenons patience, Watson. Tout vient à son heure.

Et quand nous fûmes sur les falaises :

— À présent, déterminons calmement la situation, reprit-il. Assurons-nous du peu que nous savons pour être prêts à y adapter d’emblée les faits nouveaux qui viendraient à se produire. Et d’abord, je pose en principe que ni vous ni moi n’admettons l’intervention du diable dans les affaires des hommes. Commençons par rayer cela de nos papiers. Très bien. Reste que trois personnes ont été gravement mises à mal par une intervention humaine, consciente ou inconsciente. Là, nous