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LA NOUVELLE CHRONIQUE

de la nuit. G. Voilà qui est net. Nous devrions, je crois, après le déjeuner, aller faire, du côté de chez Mrs. Warren, une petite reconnaissance…

Il n’avait pas achevé ces paroles que notre cliente faisait une entrée précipitée dans la chambre. Son état d’agitation annonçait de graves événements.

— Vous, Mrs. Warren ? Eh bien, quelles nouvelles ?

— C’est la police que ça regarde, monsieur Holmes ! cria-t-elle. J’en ai assez. Qu’il décampe avec son bagage ! Je serais montée tout droit pour le lui dire si je n’avais jugé plus honnête de courir vous consulter. Ma patience est à bout ; et puisqu’on en vient à battre mon mari…

— À battre M. Warren ?

— À le malmener, tout au moins.

— Mais qui donc l’a malmené ?

— Eh ! voilà bien la question. C’était ce matin, monsieur. Mon mari, contrôleur de la Compagnie Morton et Waylight, sort régulièrement de chez nous avant sept heures. Ce matin, il n’avait pas fait dix pas sur la chaussée que, brusquement, deux hommes qui le suivaient lui emprisonnèrent la tête dans un manteau et le déposèrent comme un paquet au fond d’un cab arrêté contre le trottoir. Ils lui firent faire ainsi un trajet d’une heure, puis ils ouvrirent la portière et le jetèrent dehors. D’abord, il resta couché sur la route, si étourdi qu’il ne vit pas ce que devenait le cab ; en se reprenant, il constata qu’il était dans Hampstead Heath. Alors, il rentra chez nous par l’autobus ; et je viens de l’y laisser sur un canapé, le temps de vous conter cette histoire.

— Très intéressant, dit Holmes. A-t-il pu observer ses agresseurs ?

— Non. Il est d’ailleurs comme hébété. Il sait tout