dérant avec une vive curiosité les feuilles de papier ministre.
— J’en pense que l’individu veut cacher son écriture.
— Mais quelle importance peut-il y avoir pour lui à ne pas laisser un mot de son écriture entre les mains de la logeuse ? J’admets cependant que vous ayez raison : dans ce cas, pourquoi des messages aussi laconiques ?
— Je ne vois pas.
— Amusante matière à exercer son intelligence ! Les mots sont tracés avec un crayon violet, à large pointe, et d’un modèle assez peu ordinaire. Vous observerez que cette feuille a été déchirée sur le côté une fois le mot écrit, de sorte que l’S de SOAP manque en partie. Et cela, n’est-ce pas, Watson, est significatif.
— De prudence ?
— De prudence. Il y avait là, sans nul doute, une marque, la trace d’un pouce, je ne sais quoi qui dût faciliter plus ou moins l’identification. Voyons, Mrs. Warren, votre pensionnaire serait, m’avez-vous dit, un homme de taille moyenne, brun et portant la barbe en pointe. Quel âge lui donnez-vous ?
— Pas plus de trente ans. Il paraît très jeune.
— Bon. Pourriez-vous me fournir d’autres indications ?
— Il s’exprimait en bon anglais, monsieur, mais avec un accent étranger.
— Et il était bien habillé ?…
— Avec élégance. Comme un gentleman.
— Il ne reçoit pas de lettres ? pas de visites ?
— Aucune.
— Mais sûrement, vous ou la bonne entrez parfois le matin dans sa chambre ?