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DE SHERLOCK HOLMES

— Où est Oberstein ? Où sont les papiers ?

— Je l’ignore.

— L’espion ne vous a pas laissé d’adresse ?

— Il m’a dit que, le cas échéant, des lettres qu’on lui adresserait à Paris, Hôtel du Louvre, auraient des chances de le rejoindre.

— Alors, vous avez encore un moyen de réparer, dit Sherlock Holmes.

— Je ferai ce qu’il faudra. Je n’ai certes pas d’obligation à Oberstein, il est la cause de mon déshonneur et de ma ruine.

— Voici du papier et une plume. Asseyez-vous à ce bureau, écrivez ce que je vais vous dicter. D’abord l’adresse, telle qu’elle vous a été donnée, sur cette enveloppe. Bien. La lettre, maintenant. Cher monsieur, vous vous serez sans doute rendu compte, à l’heure actuelle, qu’en ce qui concerne l’objet de notre transaction il vous manque un détail essentiel. J’ai fait un décalque permettant de compléter ce que vous avez. Mais il m’en a coûté un surcroît de peine, et vous ne vous étonnerez pas que je vous demande en retour un supplément de cinq cents livres. Ne m’envoyez rien par la poste, je n’accepterai que de l’or ou des billets de banque. J’irais volontiers vous retrouver à l’étranger, mais un pareil déplacement de ma part, en ce moment-ci, provoquerait les commentaires. Je compte donc vous rencontrer samedi à midi dans le fumoir de l’Hôtel de Charing Cross. Et n’oubliez pas mes conditions : or ou banknotes anglaises. Parfait. Je gage que notre homme s’y laisse prendre.


Holmes disait vrai. C’est un fait acquis à l’histoire — à cette histoire secrète d’une nation qui souvent dépasse tellement en intérêt ses annales publiques —