Page:Doyle - La nouvelle chronique de Sherlock Holmes, trad Labat, 1929.djvu/142

Cette page a été validée par deux contributeurs.
142
LA NOUVELLE CHRONIQUE

vous, Watson, que le corps de Cadogan West fut placé sur le toit d’une voiture du train ? Pour moi, j’en eus la certitude dès l’instant où j’eus établi que le corps était tombé du toit et non de l’intérieur d’une voiture.

— N’aurait-il pu tomber de la plate-forme ?

— Impossible. Examinez le toit d’un wagon, vous verrez qu’il est légèrement arrondi et n’a pas de garde-corps. D’où nous conclurons avec assurance qu’on y avait placé Cadogan West.

— Comment avait-on fait pour l’y placer ?

— Je n’en vois qu’une manière. Vous savez que la ligne, habituellement souterraine, court à découvert sur certains points du West-End. Comme je cherchais pour mon propre compte la réponse à la question que vous venez de m’adresser, je crus me rappeler qu’en diverses occasions, voyageant dans ces parages, j’avais remarqué des fenêtres juste au-dessus de ma tête. Supposez qu’un train fît halte sous l’une de ces fenêtres, où serait la difficulté de déposer un corps sur l’un des wagons ?

— Cela paraît bien improbable.

— N’oublions pas le vieil axiome, d’après lequel, une fois toutes les autres hypothèses écartées, s’il n’en reste qu’une improbable, elle est la bonne. Ici, j’ai dû écarter toutes les autres hypothèses. Quand j’ai su que le maître espion qui venait de quitter Londres habitait une des maisons donnant sur la voie du chemin de fer, j’ai été si ravi de ma découverte que ma brusque gaîté n’a pas laissé de vous surprendre.

— C’était donc cela ?

— C’était cela. Au no 13 de Caulfield Gardens habitait M. Hugo Oberstein. Cette adresse et ce nom donnaient un objectif à mes recherches. Je commen-