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ortons les cadavres de ces soldats sur la route, pour qu'ils aient l'air d'avoir péri dans une rencontre fortuite avec vos hommes. Si l'on venait à savoir qu'ils ont été tués dans une ferme, il ne resterait pas un toit de chaume en place dans tout le pays, car même maintenant on ne saurait croire combien nous avons de mal à empêcher ces diables de Tanger de nous couper la gorge.

-Sa demande est raisonnable, dit l'homme des grands chemins d'un ton de franchise bourrue. Nous n'avons aucunement le droit de faire nos farces et de faire payer l'écot aux autres.

-Eh bien, écoutez, dit Sir Gervas, s'adressant au groupe de paysans effrayés, je vais faire marché avec vous au sujet de l'affaire. Nous sommes venus pour chercher des vivres et on n'admettra guère que nous rentrions les mains vides.

Si vous consentez, entre vous tous, à nous fournir un char, à le remplir de pain, ainsi que de légumes, avec une douzaine de jeunes boeufs par-dessus le marché, non seulement nous vous délivrerons du souci de cette affaire, mais encore je vous promets que vous serez payés au prix ordinaire du marché, si vous venez chercher votre argent au camp protestant.

-Je peux donner les boeufs, dit le vieillard que nous avions secouru et qui était assez bien remis pour pouvoir rester assis. Ma