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jusque dans la mort, ils avaient gardé l'air sombre et plein de menace.

Au centre de la pièce deux autres dragons s'escrimaient d'estoc et de taille, avec leurs sabres contre un homme gros, court, aux larges épaules, vêtu d'une étoffe à côtes d'un tissu grossier, de couleur brune.

Il bondissait parmi les chaises, autour de la table tenant en main une longue rapière à coquille pleine, parant ou esquivant les coups avec une adresse merveilleuse, et de temps à autre mettant un coup de pointe au bon endroit.

Quoique serré de fort près, sa figure contractée, sa bouche ferme, l'éclat de ses yeux bien ouverts révélaient un caractère hardi.

En même temps, le sang qui coulait de la manche d'un de ses adversaires prouvait que la lutte n'était pas aussi inégale qu'elle le paraissait.

Au moment même où nous regardions, il fit un bond en arrière pour éviter une attaque à fond des soldats furieux, et d'un coup sec, rapide, lancé obliquement, il trancha la corde par laquelle la victime était suspendue.

Le corps tomba avec un bruit lourd, sur le sol de briques, pendant que le petit escrimeur ne tardait pas à recommencer sa danse dans un autre endroit de la chambre, sans cesser de parer ou d'esquiver, avec autant d'aisance et d'adresse, la grêle de coups qui tombaient sur lui.

Cette étrange scène nous tint quelqu