Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

chef, sans arriver à forcer notre ligne, mais cet échec ne servit qu'à exaspérer leur furie.

Ils se rassemblèrent, haletants, dans une aile de l'église, pendant une ou deux minutes.

Puis, poussant un hurlement de rage, ils s'élancèrent une seconde fois et firent un effort désespéré pour se frayer un passage jusqu'à l'autel.

Cette fois, la lutte fut plus acharnée, plus prolongée que la première.

Un de nos hommes reçut un coup de poignard au coeur, à travers les barreaux et tomba sans pousser un gémissement.

Un autre fut étourdi par un bloc de maçonnerie que lança sur lui un gigantesque montagnard.

Ruben fut jeté à terre d'un coup de massue, et il aurait été traîné au dehors et haché en morceaux, si je ne m'étais pas dressé au-dessus de lui et si je n'avais pas écarté ses adversaires.

Sir Gervas perdit l'équilibre sous le flot des assaillants, mais quoique étendu à terre, il se débattait comme un chat sauvage blessé, frappant furieusement tout ce qui se trouvait à sa portée.

Buyse et Saxon, dos à dos, se tenaient debout solidement au milieu de la foule bouillonnante, qui s'élançait sur eux, et chacun de leurs coups d'épée lancés à toute volée abattait son homme.

Mais dans une pareille lutte, le nombre devait l'emporter,