Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/47

Cette page n’a pas encore été corrigée

Je regardai autour de moi et je vis que mes compagnons avaient également réussi à écarter leurs agresseurs.

Saxon tenait de la main gauche sa rapière sanglante.

Le sang coulait à petites gouttes d'une blessure légère qu'il avait reçue à la main droite.

Devant lui gisaient, l'un sur l'autre, deux mineurs, mais aux pieds de Sir Gervas, il n'y avait pas moins de quatre corps entassés.

Au moment où je le regardai, il avait tiré sa tabatière et il s'inclinait devant Lord Grey, et d'un gracieux mouvement, il la lui présentait, l'air aussi insouciant que s'ils s'étaient rencontrés dans un café de Londres.

Buyse s'appuyait sur son grand sabre et considérait d'un air sombre un corps décapité, qui gisait devant lui, et qu'à ses vêtements je reconnus pour être celui du prédicant.

Pour Ruben, il était sain et sauf, mais il témoignait une vive inquiétude au sujet de ma légère entaille, malgré tout ce que je fis pour lui prouver que c'était moins grave que tant de déchirures causées par les branches ou les épines, que nous avions jadis reçues en allant ensemble cueillir les mûres.

Les fanatiques, bien qu'ils eussent été repoussés, n'étaient pas gens à s'en tenir à une première défaite.

Ils avaient perdu dix des leurs, y compris leur